Développement API

API : définition, fonctionnement et différents types d’API

Jérémy Chomel Développeur Devops Dawap
Jérémy Chomel

2 Mai, 2025 · 5 minutes de lecture

1. Qu’est-ce qu’une API ?

Le terme "API" signifie Application Programming Interface, ou interface de programmation d’application en français. C’est un ensemble de règles qui permet à deux logiciels de communiquer entre eux, sans que l’utilisateur ait besoin d’intervenir.

Concrètement, une API agit comme un pont entre deux systèmes. Elle permet, par exemple, à une application mobile d’aller chercher des données sur un serveur, ou à un site e-commerce de se connecter à un service de paiement. Plutôt que de réinventer la roue à chaque fois, on s’appuie sur des API existantes pour faire circuler l’information.

Les API sont devenues un pilier du développement moderne. Elles sont utilisées pour afficher des cartes sur un site, valider des paiements, envoyer des emails ou encore synchroniser des stocks. Sans elles, chaque application devrait tout gérer en interne, ce qui serait extrêmement lourd à maintenir.

L’un des grands intérêts d’une API, c’est qu’elle masque la complexité. Le développeur utilise des "endpoints", un peu comme des portes d’entrée, sans avoir besoin de savoir ce qui se passe derrière. L’important, c’est que la porte s’ouvre et donne la bonne réponse.

2. Pourquoi les API sont essentielles en développement

À mesure que les applications deviennent plus complexes, le besoin de connecter différents systèmes entre eux devient incontournable. C’est là que les API jouent un rôle central. Elles permettent de faire dialoguer plusieurs services, même s’ils ont été développés avec des langages, des technologies ou des logiques différentes.

Dans un projet web classique, on peut très vite dépendre d’une multitude d’outils externes : CRM, services de paiement, messagerie, outils d’analyse, bases de données externes… Sans API, il serait quasiment impossible de les intégrer proprement, de manière fiable et évolutive.

Le gain de temps est également considérable. Plutôt que de développer chaque fonctionnalité de zéro, les équipes s’appuient sur des API pour accéder à des services existants. Cela permet de se concentrer sur le cœur du produit tout en assurant une certaine stabilité.

Les API facilitent aussi le travail en équipe et la séparation des responsabilités. Par exemple, une équipe peut construire une interface front-end pendant qu’une autre développe l’API qui alimente cette interface. On isole les couches logiques, ce qui rend le projet plus clair, plus maintenable et plus évolutif.

3. Comment fonctionne une API ?

Lorsqu’une application utilise une API, elle envoie une requête à un serveur. Cette requête est comme une demande d’information : “donne-moi la fiche produit de tel article”, “ajoute cet utilisateur à ma base”, ou encore “mets à jour cette commande”. Le serveur reçoit la demande, l’interprète, exécute l’action, puis renvoie une réponse.

La communication repose souvent sur le protocole HTTP, le même que celui utilisé pour naviguer sur le web. En fonction du type d’action attendue, on utilise différentes méthodes :

  • GET : pour récupérer des données
  • POST : pour en créer
  • PUT/PATCH : pour en modifier
  • DELETE : pour en supprimer

Les données échangées sont généralement au format JSON, car il est léger, facile à lire et largement supporté. Dans certains cas plus anciens ou très normés, le format XML peut encore être utilisé.

Une fois bien documentée, une API permet aux développeurs de savoir exactement comment interagir avec une application, sans avoir besoin d’en comprendre toute l’architecture interne. C’est ce qui rend les intégrations rapides, fiables, et surtout reproductibles.

4. Panorama des différents types d’API

Toutes les API ne fonctionnent pas de la même manière. Selon le contexte technique, les objectifs du projet ou les contraintes de sécurité, on ne choisira pas le même type d’architecture. Il existe plusieurs grands formats d’API, chacun avec ses avantages, ses spécificités et ses cas d’usage.

SOAP, plus ancien, est basé sur des messages XML très structurés. Il est encore utilisé dans certains environnements critiques, comme les services financiers ou les systèmes gouvernementaux, où la formalisation et la sécurité sont très encadrées.

GraphQL prend une approche plus souple. Il permet aux clients de ne demander que les données dont ils ont besoin, ce qui limite les surcharges réseau et améliore la performance côté front-end.

gRPC, conçu par Google, est extrêmement performant. Il repose sur le protocole HTTP/2 et utilise des fichiers .proto pour décrire les échanges. Idéal pour les systèmes distribués et les architectures en microservices.

JSON-RPC et XML-RPC, plus simples, permettent d’appeler des méthodes à distance via des messages structurés. Moins populaires aujourd’hui, ils gardent leur utilité dans certains cas très spécifiques.

Comprendre ces différences est essentiel pour bien choisir son approche technique. Dans les sections suivantes, chaque type d’API sera détaillé pour mieux en cerner les usages concrets.

5. REST : le standard moderne

Dans l’univers des API, REST est devenu la norme de fait. Cette approche, basée sur le protocole HTTP, permet d’échanger des données de façon simple, structurée et largement compatible avec les outils actuels. Elle repose sur une logique de ressources, accessibles via des URLs, et utilise des méthodes bien connues comme GET, POST, PUT ou DELETE pour interagir avec ces ressources.

Prenons un exemple concret : un produit dans une application e-commerce sera accessible via une URL bien précise. Pour récupérer ses informations, on envoie une requête GET. Pour en créer un nouveau, on utilise POST. Modifier une fiche produit passe par une requête PUT ou PATCH, et supprimer un article se fait via DELETE. Tout se passe par des appels clairs, qui suivent une logique prévisible.

L’un des principes fondamentaux de REST est d’être "stateless". Cela signifie que chaque requête envoyée contient toutes les informations nécessaires à son traitement, sans que le serveur ait besoin de se souvenir de ce qui s’est passé avant. Cette approche rend les systèmes plus simples à maintenir, plus rapides à faire évoluer, et surtout plus faciles à faire monter en charge.

Aujourd’hui, REST est présent dans la grande majorité des projets numériques, qu’il s’agisse d’applications web, mobiles ou de systèmes interconnectés. Il s’impose comme une solution de référence grâce à son équilibre entre clarté d’implémentation, légèreté dans les échanges et compatibilité avec les architectures modernes. Si tu veux creuser le sujet plus en détail, tu peux lire notre article complet sur l’API REST et ses bonnes pratiques.

6. SOAP : un protocole plus strict et formel

Avant l’arrivée de REST, SOAP était le standard dominant pour les échanges entre applications. Ce protocole repose sur un format XML très structuré, avec une logique de messages enveloppés et des règles précises pour valider les échanges. Il est souvent perçu comme plus rigide, mais cette rigueur répond à des besoins bien spécifiques, notamment dans les environnements critiques.

SOAP est encore largement utilisé dans des secteurs comme la banque, l’assurance ou les services publics, où la fiabilité, la sécurité et la standardisation sont des priorités absolues. Ce type d’API permet, par exemple, de s’appuyer sur des contrats très détaillés entre systèmes, garantissant que les deux parties parlent exactement le même langage, sans approximation.

Les échanges SOAP incluent généralement des métadonnées complexes, une gestion fine des erreurs, et peuvent intégrer des mécanismes avancés comme la sécurité WS-Security ou la gestion des transactions. Cela en fait une solution robuste, mais plus lourde à mettre en place et à maintenir.

Même si son usage est aujourd’hui plus restreint, SOAP reste une option sérieuse pour les systèmes existants qui reposent sur une architecture rigide. Pour approfondir le sujet, tu peux consulter notre article dédié à l’API SOAP et ses cas d’usage.

7. GraphQL : précis, flexible et moderne

Conçu par Facebook, GraphQL a été pensé comme une réponse aux limites rencontrées avec les API REST classiques, notamment sur des interfaces complexes ou très dynamiques. L’une de ses forces principales, c’est la capacité à demander exactement les données dont on a besoin, ni plus, ni moins. Cela réduit considérablement la surcharge réseau et améliore les performances, surtout côté front-end.

Plutôt que de multiplier les appels à différentes ressources, une seule requête GraphQL permet de récupérer plusieurs types de données, organisées selon la structure que le client souhaite. Ce fonctionnement est particulièrement utile dans des contextes où l’on doit afficher des contenus variés sur une seule page, comme dans une application mobile ou une interface de dashboard.

GraphQL offre également un typage fort, ce qui permet de mieux valider les échanges, de bénéficier d’une documentation automatique et d’anticiper les erreurs. C’est une solution très appréciée des développeurs front, qui gagnent en autonomie et en lisibilité sur les données disponibles.

Cette approche demande néanmoins une structure bien pensée côté serveur. La définition du schéma joue un rôle clé dans la robustesse du projet. Si tu veux creuser le sujet plus en détail, tu peux lire notre article complet sur l’API GraphQL et ses avantages.

8. gRPC : ultra performant pour les microservices

Développé par Google, gRPC est un framework d’API qui mise avant tout sur la performance. Il repose sur le protocole HTTP/2 et utilise un format de données binaire appelé Protocol Buffers, bien plus léger que le JSON ou le XML. Résultat : les échanges sont plus rapides, plus compacts et mieux optimisés pour des architectures distribuées.

Ce type d’API est particulièrement apprécié dans les environnements où les services sont nombreux et doivent communiquer en permanence, comme dans les architectures microservices. Grâce à son fonctionnement en streaming, gRPC permet d’établir une communication bidirectionnelle efficace entre deux applications, tout en réduisant la latence.

Le système repose sur des fichiers .proto, qui décrivent précisément les messages échangés et les services disponibles. Ces fichiers sont ensuite utilisés pour générer automatiquement du code côté client et côté serveur, ce qui garantit une cohérence parfaite entre les deux.

Sa mise en œuvre demande un peu plus de préparation, mais dans les projets à forte intensité d’échange, le gain est réel. Pour explorer ce sujet en détail, tu peux consulter notre article complet sur l’API gRPC et ses usages dans les microservices.

9. JSON-RPC et XML-RPC : simples et légers

Avant que REST ne devienne omniprésent, d’autres formats d’échange comme JSON-RPC et XML-RPC étaient déjà utilisés pour permettre la communication entre applications. Leur principe est simple : envoyer une requête à distance pour exécuter une méthode spécifique, avec des paramètres et une réponse structurée.

Ces protocoles ne reposent pas sur le concept de ressources comme REST, mais sur des appels de fonctions à distance, un peu comme si une application demandait à une autre d’exécuter une action et d’en renvoyer le résultat. La version JSON-RPC utilise un format léger et facile à lire, tandis que XML-RPC repose, comme son nom l’indique, sur du XML.

L’un des avantages de ces protocoles réside dans leur simplicité. Ils ne nécessitent pas de gros frameworks, ni de documentation complexe. On peut très rapidement mettre en place une communication entre deux services, surtout quand le besoin reste limité à des échanges simples.

Ils sont aujourd’hui moins utilisés dans les projets récents, mais restent présents dans certains environnements où la simplicité, la légèreté ou la compatibilité avec des systèmes existants sont prioritaires. Si tu veux en savoir plus, notre article sur les APIs RPC et leurs cas d’usage revient en détail sur leurs avantages et limites.

10. Bien choisir le type d’API selon son projet

Toutes les API ne se valent pas, et surtout, elles ne répondent pas aux mêmes besoins. Le choix d’un type d’API doit toujours se faire en fonction du contexte technique, des ressources disponibles, des contraintes de sécurité, mais aussi de l’évolutivité attendue.

REST reste le choix le plus courant pour les projets web et mobile classiques. Facile à prendre en main, bien documenté, il couvre une très large gamme de cas d’usage. GraphQL sera plus adapté si l’on cherche une grande souplesse côté client, notamment pour des interfaces complexes ou des contenus très dynamiques. gRPC, de son côté, s’adresse aux projets qui nécessitent de hautes performances, en particulier dans des architectures microservices.

SOAP, bien que plus strict, reste incontournable dans les environnements très normés, comme la banque ou l’assurance. JSON-RPC ou XML-RPC, enfin, peuvent convenir pour des échanges simples dans des contextes techniques légers ou déjà existants.

Il n’y a pas de “meilleur” type d’API dans l’absolu. L’essentiel est de choisir une solution adaptée aux besoins du projet, aux équipes en place et à l’environnement global dans lequel la plateforme va s’intégrer.

Besoin de structurer une API fiable et évolutive ?

Chez Dawap, nous aidons les entreprises à concevoir, développer et documenter des APIs performantes, robustes et parfaitement intégrées à leur environnement technique. Qu’il s’agisse d’API REST, GraphQL, gRPC ou autres, notre approche est centrée sur l’architecture, la sécurité, la scalabilité et la clarté des échanges.

Nous intervenons à chaque étape : définition du contrat d’API, structuration des endpoints, authentification, monitoring, documentation, et industrialisation via des outils modernes. L’objectif : vous fournir une base technique propre, stable et compréhensible, que vos équipes pourront faire évoluer sereinement.

Découvrez notre approche sur notre page dédiée au développement d’API, et discutons ensemble des fondations techniques de votre projet.

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