JSON-RPC vs XML-RPC : deux protocoles API comparés

Jérémy Chomel
5 Mai, 2025 · 5 minutes de lecture
1. Qu’est-ce que XML-RPC ?
XML-RPC est un protocole simple qui permet à deux systèmes de s’échanger des données via le web en utilisant XML comme format de sérialisation. Il s’appuie sur HTTP comme canal de transport, et sur des messages XML bien formés pour définir les appels et les réponses. Ce protocole a vu le jour à la fin des années 90, dans une époque où l’interopérabilité entre systèmes hétérogènes devenait un enjeu majeur pour les architectures distribuées.
Ce qui fait la spécificité de XML-RPC, c’est son formalisme strict : chaque requête doit respecter une structure XML précise, définissant la méthode appelée, ainsi que les paramètres transmis. Le serveur, en retour, renvoie une réponse elle aussi encodée en XML, contenant le résultat ou une éventuelle erreur. Cette rigueur le rend parfaitement lisible par les machines, bien qu’un peu verbeux à manipuler pour les humains.
À une époque où REST n’existait pas encore, XML-RPC apportait une solution clé en main pour orchestrer des appels à distance entre différents langages, plateformes ou frameworks. Grâce à sa simplicité d’implémentation, il a rapidement été intégré dans de nombreux outils, du back-end au CMS, et a largement contribué à faire évoluer les standards d’échange de données sur le web.
Bien qu’il soit moins courant dans les architectures récentes, XML-RPC continue de faire partie de l’ossature technique de nombreux systèmes historiques. Certaines plateformes en production s’appuient encore sur ce protocole pour assurer des échanges fiables entre modules, sans remettre en question une infrastructure éprouvée. Sa rigueur syntaxique et son comportement prévisible lui permettent de rester pertinent dans des contextes où la stabilité prime sur la modernité.
2. Qu’est-ce que JSON-RPC ?
Pensé comme une alternative plus légère à XML-RPC, JSON-RPC repose sur le même principe d’appels de procédures à distance, tout en s’appuyant sur le format JSON pour représenter les messages. Ce choix simplifie considérablement la lecture, l’écriture et le traitement des échanges, ce qui en fait une option séduisante pour les environnements modernes et les applications où les performances comptent.
Contrairement à REST qui s’appuie sur des ressources et des verbes HTTP, JSON-RPC structure les requêtes autour d’un nom de méthode, accompagné de paramètres. Ce modèle permet un découplage plus fort entre transport et logique métier, ce qui offre une plus grande souplesse dans l’organisation des échanges.
Sa légèreté technique facilite son implémentation, même dans des contextes où les ressources serveur ou client sont limitées. Grâce à sa simplicité et à sa neutralité, JSON-RPC est souvent utilisé dans les communications interservices, les scripts d’automatisation, ou encore dans des systèmes où l’overhead des solutions REST ou SOAP ne se justifie pas.
3. Différences entre XML-RPC et JSON-RPC
La différence ne s’arrête pas à la syntaxe. Travailler avec JSON-RPC offre une expérience nettement plus fluide pour les développeurs. Le format JSON, plus concis, limite la quantité de code à écrire et rend les messages plus faciles à lire, à analyser ou à déboguer. Cette simplicité s’accorde mieux avec les méthodes de travail modernes, où la rapidité d’intégration et la souplesse d’évolution sont clés.
Dans les projets modernes, JSON-RPC trouve facilement sa place grâce à sa compatibilité avec les outils actuels, son format léger et sa facilité d’intégration. Il s’aligne naturellement avec les pratiques du développement web contemporain, en particulier dans les architectures orientées microservices. À l’inverse, XML-RPC reste cantonné à des environnements plus anciens, souvent pour des raisons d’héritage technique, mais son usage se raréfie face à des alternatives plus souples et efficaces.
4. Avantages et limites de ces protocoles
Même s’ils sont parfois éclipsés par REST ou GraphQL, JSON-RPC et XML-RPC conservent des qualités précieuses. Leur structure rigide peut sembler dépassée, mais c’est justement ce formalisme qui apporte une certaine clarté dans les échanges. Pas de place à l’ambiguïté : chaque appel suit une structure bien définie, avec un encadrement strict des erreurs et des réponses attendues.
JSON-RPC trouve naturellement sa place dans les environnements techniques actuels. Sa légèreté, sa lisibilité et sa compatibilité native avec JavaScript en font un protocole prisé pour des projets web rapides et modulaires. Contrairement à d'autres approches plus verbeuses, il repose uniquement sur des appels POST, ce qui permet de limiter la complexité des échanges et de se concentrer sur l'essentiel. Cette sobriété plaît particulièrement dans les architectures modernes où la performance et la clarté priment.
JSON-RPC tire clairement son épingle du jeu dans les environnements modernes. Léger, facile à lire, et parfaitement compatible avec JavaScript, il offre un compromis intéressant entre simplicité et rigueur. Son absence de surcharge HTTP — il ne repose que sur POST — peut aussi séduire dans des contextes où l’on cherche à aller droit au but, sans fioritures.
Ces deux protocoles rappellent qu’un bon choix technique ne repose pas uniquement sur la tendance du moment, mais sur l’adéquation entre le besoin et la solution.
5. Quand utiliser JSON-RPC ou XML-RPC ?
Choisir entre JSON-RPC et XML-RPC dépend en grande partie de l’environnement dans lequel le projet s’inscrit. Lorsqu’il s’agit de faire dialoguer des systèmes récents, notamment en JavaScript, en Python ou dans un écosystème microservices, JSON-RPC s’impose comme un choix naturel. Sa structure simple, son format léger et son intégration fluide avec le web moderne en font un protocole efficace pour des échanges rapides, clairs et peu verbeux.
Certains environnements techniques s’appuient encore sur des fondations anciennes, avec des outils bâtis autour de XML ou intégrés depuis longtemps dans des processus basés sur SOAP. Dans ces cas-là, le choix de conserver XML-RPC ne relève pas d’un attachement nostalgique, mais d’une logique pragmatique. Repenser toute une architecture fonctionnelle peut générer des coûts importants, mobiliser des ressources, ou introduire des risques que peu d’organisations sont prêtes à assumer sans raison impérieuse.
Il est souvent plus judicieux de faire évoluer l’existant par petites touches, en gardant ce qui fonctionne tout en préparant l’avenir. JSON-RPC et XML-RPC ne sont donc pas à opposer frontalement, mais à envisager comme deux outils à mobiliser selon les contraintes, les usages, et les objectifs d’un projet donné.
6. Exemple simple d’appel RPC
Imaginons un cas d’usage simple, comme une addition demandée à distance. Le client cherche à exécuter une méthode exposée par un service, en lui transmettant les valeurs nécessaires à l’opération. Peu importe le protocole utilisé, la logique reste similaire. Le client formule une requête structurée contenant le nom de la méthode et les paramètres attendus, et le serveur traite cette requête avant de renvoyer un résultat formellement encadré.
Dans le cas de JSON-RPC, la communication repose sur des objets au format JSON, avec des champs précis permettant d’identifier la méthode, de transmettre les données, et de suivre la correspondance entre demande et réponse. À l’inverse, XML-RPC utilise une enveloppe XML rigoureuse, dans laquelle chaque information est balisée et ordonnée selon un schéma bien défini. Les deux approches garantissent un échange clair, sans ambiguïté, et assurent une compatibilité forte avec les systèmes qui les exploitent.
L’essentiel réside dans la rigueur de la structure, commune aux deux protocoles, qui garantit un dialogue clair entre client et serveur, sans ambiguïté sur les intentions ou les réponses attendues.
7. Quel avenir pour ces protocoles ?
Si JSON-RPC et XML-RPC n’occupent plus le devant de la scène, ils n’ont pas complètement disparu du paysage. Leur stabilité, leur simplicité conceptuelle et leur relative maturité en font encore des candidats valables dans certains contextes, notamment dans des environnements internes, des systèmes industriels ou des infrastructures où la robustesse prime sur la modernité.
Il serait cependant illusoire de penser qu’ils regagneront du terrain face aux standards actuels comme REST ou GraphQL, qui répondent mieux aux attentes en termes de flexibilité, d’expérience développeur ou d’intégration front. L’évolution des usages web, la multiplication des devices, et l’approche API-centric des architectures modernes tendent à réduire leur champ d’action.
Même s’ils ne sont plus au cœur des tendances technologiques, ces protocoles conservent une place bien réelle dans les systèmes où la modernisation se heurte à des contraintes fortes. Dans les contextes où changer de technologie représente un risque ou un coût élevé, ils restent des solutions fiables et éprouvées. Tant que des logiciels métier ou des flux critiques reposeront sur leur logique, ils continueront de rendre service, souvent en arrière-plan. Leur sobriété et leur stabilité en font encore aujourd’hui des piliers techniques dans de nombreuses architectures historiques.
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